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La Triche et les institutions

Publié le par Talant Avenir

La Triche et les institutions

On semble s'inquiéter de la triche. Je regrette que ça reste toutefois assez sélectif, et que la haute époque depuis Urba-Graco ait été oubliée ; mais enfin, voyons cela à travers deux exemples.

D'abord, un rabbin apprécié est convaincu de plagiat et d'usurpation de diplôme. Pourtant, toutes les qualités lui étaient reconnues : la science qu'il professait, les compétences qu'il manifestait, faisaient la preuve de son talent. Et le voilà paria parce qu'il lui manque un bout de papier. La question de fond n'est pas dans la supercherie mais dans la valeur du bout de papier. On ne peut pas exercer si on ne l'a pas, mais on peut ne pas l'avoir et être capable d'exercer. Ce papier ne reconnaît donc pas une compétence, mais gère un accès. Dans la diplomite aigüe de notre société, ce sont des milliers de jeunes et moins jeunes qui sont ainsi discriminés. Ils pourraient faire, mais ils n'en auront pas le droit. Le corporatisme du moyen-âge ne faisait pas pire.

Cette situation entretenue par chaque caste de détenteurs et distributeurs de papiers est bien plus grave que la tricherie du rabbin !

Ensuite, un ministre menteur surpris à cacher de l'argent à l'étranger. Son scandale est bien connu, mais encore plus scandaleux est l'enterrement de cette affaire organisé par ses collègues. Aucun n'a volé à son secours (Mitterrand en son temps avait bravé bien pire) mais surtout le cinéma des déclarations de biens est purement lamentable. D'abord, si le système avait existé, croit-on que l'incriminé aurait déclaré ses fonds secrets et comptes cachés ? Croit-on qu'aujourd'hui, parce qu'il n'y en a pas de déclaré, il n'en existe pas ? On nous prend vraiment pour des enfants ! Et puis, tout cet étalage de pauvres élus qui n'ont rien, ne vivent de rien, sont propriétaires de vieilles voitures dans lesquelles on ne les voit d'ailleurs jamais rouler (faute de pouvoir payer le plein, peut-être) quelle tristesse ! Mon père disait dans de tels cas : cette année, la misère n'est pas que chez les pauvres. Ce n'est pas comme ça qu'on va améliorer la moralité publique mais tout cela est cohérent avec la politique de démontage, déglingage de la société française ; la société bourgeoise, quoi !

Gilbert Menut

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M
Un ministre qui ment, oui c'est grave mais lorsqu'un Président de la République donne l'ordre à l'un de ses ministre de mentir c'est plus que grave, c'est une honte ! Selon le Canard Enchainé, J. Cahuzac aurait également dénoncé les ordres que François Hollande lui auraient donné, afin qu’il mente sur le déficit, devant l’Assemblée nationale, alors qu’il savait évidement que N. Sarkozy avait raison et que les 3% n’étaient pas réalisables : « On me dit que j’ai menti sur ma situation personnelle. Cela veut dire quoi ? Qu’il y aurait des mensonges indignes et d’autres qui seraient dignes ? QUAND ON MENT SUR ORDRE, et pour des raisons politiques, à l’Assemblée, est-ce digne ? À ce compte-là, j’ai menti devant l’Assemblée, sur la possibilité de réaliser 3 % de déficit en 2013. » a t-il dit !
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